Consultation

XX, folios:210 211
Mayres, Capitaine
M. de Gordes
Lettre 871:XX-210 211
03/03/1573
Grenoble
Die

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Reçue à Grenoble, le 05 mars 1573.

2

Monseigneur, je n’ay volu failhir vous escripre estant arrivé

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en ceste ville avec ma compagnie. J’ay vizitté la ville avec

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messieurs les consulz et recherché ce que pourroict importer

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pour la garde d’icelle ; tellement que avois trouvé ung

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petit bastiment qu’est joinct aux muralhes de ladite ville

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et hors de la ville à ung particulier d’icelle, faict

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la tenture par le moyen duquel l’on pourroict

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facillement dresser une escallade ou sappe de ladite

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maison ; que comme au long vous en advertissent

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lesditz consulz, je ne l’ay volu faire abatre, encor

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qu’elle soit bien prejudiciable à la garde de la

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ville, sans recepvoyr vous commandementz. J’ay prié

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messieurs les consulz de la ville de faire accomoder

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leurs murailhes à celle fin que les rondes puissent

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passer à l’entour desdites murailhes, et des

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santinelles. Ilz les font acoustrer tant qu’ilz

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peuvent que sera une grande asseurance pour la ville,

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mais qu’il soit achevé. Je ne suis faict bailher

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le nombre aux consulz de ceulx qui ne sont pas

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catholizés. Et quand à ceulx qui font la garde

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de la ville ilz n’ont aulcunes armes qu’ung baston

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blanc qu’ils portent à la garde. Si vous seigneurie

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treuvoyt bon que je leur commandasse d’avoyr des

25 armes je ne [barré : fault] fauldroys d’hobéyr à voz 26

commandemens. Il y a en ceste ville deux saulpetriers

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qui sont de la relligion qui ont faict vante de quelque

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somme de saulpètre à sertains marchans de Lion

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qui se disoient d’estre commissaires du roy. Cependant

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[210 v°] j’ay esté adverty qu’il en ont vendu ailheurs mesmes

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à de marchans de Roumans. Parquoy, s’il plaisoit

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à votre seigneurie que je ne laissasse sortir aulcung

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salpètre ne pouldre sans bonne sertiffiance

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et asseurance de ceulx que le recoyvent pour le service

35 [barré : service] du roy. Messieurs les consulz m’avoyent prié de 36

rechercher les armes par toutes les maisons

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des huguenotz suspectz à quoy n’ay volu bouger

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sans entendre vouz commandementz. L’on m’a

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adverty que ceulx de la relligion hont envye de

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se saysir de Bourdeaulx et encores qu’il soit ung

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peu desmantellé, il seroit aysé à le fortiffier

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bien tost à ce qu’on m’a dict, actendu aussy la

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bonne volenté de ceulx de la ville que tienent

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fort le nez, que seroit chose que fascheroit tout

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ce pays. Messieurs les consulz m’aviont prié de recepvoyr

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de ceulx qui sont catholizés à la garde pour les mesler

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parmy les autres, de quoy je n’ay volu faire sans en

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advertir votre seigneurie. Ceulx qui sont catholizés

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m’ont prié de leur voloyr permettre de achepter des armes

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à quoy je ne leur ay faict responce sans recepvoyr voz

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commandemantz. Il n’y a autre chose de noveau, monseigneur,

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qui merite vous escripre en attendant vous commandementz,

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comme celuy qui desire vous faire très humble service. Je fineray

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la presente, priant Dieu,

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monseigneur, qui vous doinct santé, très heureuse et longue

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vie et à moy ce bien que de vous demeurer très humble

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serviteur. A Dye, ce IIIe de mars 1573.

58

Votre très humble et très hobeyssant serviteur

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Mayres

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